Présent dans le domaine de la gestion depuis 2002 (en particulier avec l’acquisition de l’éditeur danois Navision), Microsoft propose désormais Dynamics 365 Business Central sous forme de service en ligne (SaaS) au sein de la gamme Dynamics 365.
Depuis 2014, sous l’impulsion de Satya Nadella devenu CEO, le mantra « Mobile first, cloud first » a pris forme et Microsoft est passé d’une vision très propriétaire et égocentrée a une stratégie d’ouverture (abandon de Windows Phone, acquisition de Github, fédération de communautés de développeurs, adhésion aux standards, Edge basé sur Chromium…).
De nombreuses entreprises qui tenaient mordicus à avoir leurs serveurs sous les yeux ne jurent désormais que par le cloud et la mobilité.
Le Covid-19 a désormais convaincu les plus récalcitrantes.
Ce qui leur était inimaginable est devenu indispensable.
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Dynamics Business Central en France
Disponible dans la plupart des pays depuis de nombreuses années (en 2002 Navision était déjà très largement distribué dans les pays nordiques, le Bénélux et l’Allemagne), Business Central est sous représenté en France.
La présence de nombreux petits éditeurs franco-français est sans doute une des explications.
L’idée répandue en France que chaque entreprise a des besoins particuliers en est une autre.
Mais les mentalités ont bien évolué face aux difficultés à intégrer, maintenir et faire évoluer les développements spécifiques.
Modèle économique
Tous les éditeurs sont progressivement passés de la commercialisation de licences assorties d’un contrat de maintenance à la souscription d’un abonnement à un service (SaaS).
L’acquisition de licences était un frein pour les clients et allongeait les cycles de décision, mais c’était aussi une manne pour les partenaires, leur permettant de financer l’avant-vente.
Les contrats de ‘maintenance’ juteux mais dont les clients profitait peu dès lors qu’ils avaient recours au développement spécifique étaient une source de revenus récurrents.
Des partenaires pouvaient être tentés de justifier de nombreux développements spécifiques, pour garder le client captif.
La commercialisation sous forme d’abonnement incluant l’utilisation et les évolutions, devenue la règle, a remis en cause leur modèle économique.
Les évolutions technologiques permettent désormais d’évoluer en permanence en transition douce limitant ainsi les risques et les coûts.
Les développements complémentaires rendus possibles via les extensions et leur mise à disposition via une place de marché (AppSource, à l’image de App Store ou Google Play pour les application mobiles), proposent désormais aux partenaires éditeurs un autre modèle économique.
Cela suppose une réelle stratégie et des investissements significatifs mais promet une visibilité et une distribution internationale via le réseau des partenaires.
Ecosystème
Dans l’ancien monde, pour être partenaire Microsoft, il fallait verser des droits annuels (fees) et s’engager sur des volumes (licences et contrats de maintenance) pour bénéficier de conditions de remises avantageuses.
Cela privilégiait donc les acteurs disposant d’un large parc clients.
Microsoft a rebattu les cartes, et propose désormais aux partenaires d’être distributeurs des services Microsoft au travers de quelques ‘grossistes’ (dits « Cloud Services Provider » ou CSP).
Appliqué à Office365 depuis de nombreuses années, puis à Dynamics CRM (rebaptisé Dynamics Sales entretemps) ce modèle se généralise peu à peu à Dynamics Business Central.
Seuls quelques partenaires importants et généralement internationaux peuvent prétendre devenir CSP, les autres devront s’adapter et revoir leur stratégie.
Par ailleurs, le code ouvert de Dynamics-NAV faisait sa force et moyennant la licence du kit-partenaire, tout était permis (au risque d’en abuser…).
C’est maintenant son talon d’Achille car beaucoup de ces développements ne pourront être repris en extension dès lors qu’ils modifient le fonctionnement standard.
Le paysage dans lequel s’inscrit Business Central est donc en plein bouleversement…
Nouveaux acteurs
Jusqu’alors, un partenaire devait disposer dans ses équipes de consultants avant-vente, de développeurs, de consultants, de formateurs, de chefs de projets, et généralement de compétences techniques (système, infra, bases de données…).
Désormais, l’accès à de nombreuses ressources en ligne et à une version d’évaluation permet au client de murir son projet.
La commercialisation en mode abonnement est moins engageante.
L’infrastructure est devenue invisible derrière le cloud et le déploiement est réduit à quelques clics.
Il n’en reste pas moins que la refonte d’un système d’information requiert des compétences et une expérience et qu’un accompagnement est indispensable.
La nouvelle donne ouvre ainsi la porte à de nouveaux acteurs n’ayant à offrir que leurs services mais dont l’expérience et l’expertise seront déterminantes.
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